Femmes pour la Paix a toujours, en tant qu’association féministe et progressiste, soutenu le droit pour les femmes d’avoir ou non des enfants et donc la dépénalisation de l’avortement. Ce dimanche 24 mars 2013, en réponse à une manifestation « Pro-vie » à Bruxelles, « Femmes pour la Paix » appelait à participer à une contre-manifestation dont la presse ne s’est pratiquement pas fait l’écho.

2013-03-24 Droit d'avorter + parc en neige 019

Est-ce parce que les organisateurs de la manifestation « Pro-vie » avaient payé une coûteuse publicité en couleurs dans La libre Belgique du week-end, que seuls ils ont eu droit à un compte rendu de leur manifestation dans ce journal alors que simultanément se déroulait devant la gare centrale une manifestation « Pro-choice », d’ampleur semblable, qui a ensuite défilé dans les rues de Bruxelles jusqu’au Midi ? Par ailleurs, le communiqué publié lundi dans La libre Belgique parlait d’une manifestation « familiale » des « Pro-vie ». Nous y avions vu essentiellement des gros bras et skin heads d’extrême-droite (notamment le mouvement Nation) !

À ces remarques, un journaliste de La Libre Belgique (Vincent Slits) nous a répondu :

« Il n’y a pas de rapport entre cette publicité et la brève que nous avons consacré à cette manif Pro-vie. Nous avons simplement repris le Belga, il ne s’agit donc pas d’un communiqué.
Je n’étais pas au courant de la manifestation pro-choice. »

Nos doutes demeurent….

 

Le Soir

Manifestation anti-ivg devant un planning

Société « Pro-life » avait mobilisé… dix militants

L’ASBL Génération pour la vie a été autorisée à manifester pour « commémorer les victimes des IVG de 2011 », vendredi à 17 h 30, devant le planning Aimer Jeunes, rue Népomucène, à Bruxelles. Pancartes de fœtus déchirées et giboulée de tomates : l’accueil réservé par une centaine de contre-manifestants à la dizaine de manifestants « pro-life » a été salé !

Le centre avait fermé ses portes à 16 heures pour soustraire les femmes qui viennent avorter à de prévisibles intimidations et culpabilisations. « Nous avons envoyé un courrier resté lettre morte au bourgmestre de Bruxelles pour qu’il retire cette autorisation à manifester, déplore Cédric Pé, administrateur du Gacehpa (Groupe d’action des centres extra-hospitaliers pratiquant des avortements). C’est une première en Belgique francophone mais nos homologues flamandconnaissent déjà ce type de regroupements devant leurs centres d’avortement. »

Des pratiques répandues aux Etats-Unis, mais aussi en France jusqu’à ce que, en 1993, une loi qualifie de délit d’entrave à l’IVG ces types de manifestations proactives devant les institutions pratiquant l’avortement. « En faisant pression, explique Samia, de l’association Femmes pour la Paix, nous avons obtenu quelques mesures particulières comme l’imposition d’une distance de 50 mètres entre les manifestants et le centre. Mais il faut aller plus loin et interdire ces regroupements qui ont conduit à fermer des centres dans d’autres pays. »

Les anti-IVG gagnent en puissance. En mars, ils étaient 3.000 à défiler à Bruxelles, Mgr Léonard en tête. Depuis des mois, l’ASBL Génération pour la vie distribue des tracts, rue Neuve, tous les samedis.

Côté revendications, les jeunes « pro-life » interrogés ont été pusillanimes : « Oui, la plupart de nos membres sont chrétiens mais nous ne sommes pas une association religieuse. Nous militons pour la vie. » Tout en avouant qu’il préférerait que l’avortement soit interdit, Sébastien assure que « non, il ne milite pas pour l’interdiction de l’IVG mais pour ouvrir un dialogue : faire’ remarquer qu’il est banalisé et presque considéré comme une simple contraception, parler des alternatives comme l’adoption. » Enfin, il estime que « Il faut d’abord comprendre que le fœtus est un être en soi. Le pas suivant est de faire admettre que ce n’est pas à la femme de décider de son sort. »

Pour Julia, porte-parole de la plateforme pour le droit à l’avortement lancée cette semaine, « c’est un discours dangereux qui dépossède la femme de ses droits sur son corps. Aux Etats-Unis, cette logique mène à faire des procès à des mères qu’on estime responsables de leurs fausses couches. »

Ophélie Delarouzée, Le Soir, édition du samedi 17 décembre 2011.

Ici, le communiqué de « Femmes pour la paix ».