D’où venons-nous

Historique de l’association « Femmes pour la Paix »

Couverture du livre

L’association « Femmes pour la Paix » est la lointaine héritière de la section belge du « Comité Mondial des Femmes contre la Guerre et le Fascisme » (1934), un mouvement de gauche, pluraliste, au sein duquel des militantes se sont engagées en faveur de la République espagnole et de toutes les victimes du fascisme.

Un bon nombre de ces femmes vont, pendant la Seconde guerre mondiale, se retrouver dans la Résistance (et notamment des manifestations de femmes contre les restrictions alimentaires, femmes regroupées au sein des « Comités de ménagères ») puis comme déportées.
Leur journal « La Voix des femmes », publié avec l’appui du parti communiste belge, était évidemment clandestin.

A la Libération, l’ « Union des femmes » émerge de la clandestinité et crée des comités régionaux et un journal, « Femmes dans la vie ». Malgré un contenu encore fort influencé par les valeurs de l’époque (les femmes comme mères et épouses demandent la protection de la santé des enfants), ce journal a une rubrique intitulée « Femmes dans la lutte » qui engage les femmes à participer aux combats pour la paix mais aussi pour l’égalité avec les hommes dans le monde du travail et en faveur du droit de vote des femmes.

Parmi les revendications de l’Union des femmes il y a aussi le soutien aux prisonnières politiques et aux femmes et veuves de déportés.

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans cet immédiat après-guerre les résistantes et déportées sont nombreuses au sein de l’ « Union des Femmes » . Ainsi sa présidente, Johanna Eeckman, est une résistante, rescapée des camps, dont le mari et un fils sont morts pendant la guerre et trois de ses autres enfants, déportés , comme elle le fut à Ravensbrück.

En 1953, en pleine guerre froide, elle fut l’objet d’un arrêté d’expulsion car communiste et…de nationalité hollandaise !

« L’Union », devenue « Rassemblement des Femmes pour la Paix », sera la courroie de transmission de cette mémoire des femmes résistantes.

Le « Rassemblement » fait partie d’une organisation pacifiste mondiale (la Fédération démocratique Internationale des Femmes)  qui a son siège à Berlin-Est, et qui, dans une logique d’affrontement des blocs, entend que l’Occident n’attaque pas les pays socialistes. Il milite pour la réduction des dépenses militaires, contre le retour de Léopold III sur le trône de Belgique, contre l’OTAN et contre les armes atomiques. Le RFP soutient aussi les peuples luttant contre l’impérialisme américain et européen (Corée, Vietnam…), le régime démocratique d’Allende au Chili ou la contestataire américaine Angela Davis.

Ses positions sont toujours très proches de celles du parti communiste mais sont partagées également par des militantes socialistes et des chrétiennes de gauche.
Après la chute du mur de Berlin (1989) le RFP ne peut plus être accusé de collusion avec les pays de l’Est mais maintient son cap de lutte contre la guerre et de promotion de l’égalité des femmes.

Les guerres n’ont hélas pas disparu après 1989 et les femmes sont loin d’être les égales des hommes dans de nombreux domaines et pays.

Devenue en 1998 « Femmes pour la Paix » A.S.B.L., l’association a beaucoup à faire pour assumer un héritage prestigieux, moderniser ses formes d’actions et se positionner activement dans le XXIème siècle comme à la fois pacifiste et féministe.

France Huart et Sophie Pereira, Le Rassemblement des femmes pour la paix – Un mouvement, une histoire, des engagements, 1949-2009, Collection « Agir féministes », 328 pages, 2009.

Les femmes sont-elles moins violentes que les hommes ?

Le mouvement pacifiste a tenu à avoir une branche féminine, arguant que les femmes étaient émotionnellement hostiles à la guerre.
Etait-ce dû à leur « nature » ?
L’argument simpliste le plus fréquemment évoqué était que « Comme les femmes donnent la vie elles s’éloignent des champs de bataille  et sont opposées à ce qui atteint la vie ».

Pourtant des femmes sont bien combattantes et même tortionnaires

Les femmes chefs d’états ou de gouvernement (Merkel, Thatcher, Golda Meir…) n’ont pas été des modèles de charité et tendresse !

Mais il semble  que les femmes soient effectivement plus sensibles que les hommes à certains arguments comme la lutte contre la guerre et la défense de la paix. Est-ce par tradition ou parce que, génétiquement, les hormones à l’origine de l’ agressivité ne sont pas équitablement répartis entre hommes et femmes ?
Le débat est ouvert et mériterait un sérieux approfondissement avec l’aide de la biologie, de la psychologie et des neuro-sciences….

France Huart et Sophie Pereira, Le Rassemblement des femmes pour la paix – Un mouvement, une histoire, des engagements, 1949-2009, Collection « Agir féministes », 328 pages, 2009.

Le livre:  » Rassemblement des Femmes pour la Paix. Un mouvement, une histoire, des engagements« .

2009: Le mouvement «Femmes pour la Paix» fête son soixantième anniversaire.
Issu du Rassemblement des Femmes pour la Paix, dont le Congrès constitutif a eu lieu en avril 1949, sa naissance est précédée par ce qui est plus qu’une péripétie: la vie brève de l’Union des Femmes, expression de l’euphorie patriotique surgie de la Libération.

Mais ce sera bientôt la fin des unanimités et le début de la Guerre froide. Le RFP prend position. Cependant, son action ne se limite pas à l’actualité internationale, les droits des femmes constituant un autre axe important de son programme. La popularisation de l’accouchement sans douleur, la grève des «femmes-machines» de la Fabrique Nationale de Herstal, la lutte pour de meilleures conditions de travail et pour le droit au travail des femmes mariées, le soutien au long combat pour la dépénalisation de l’interruption de grossesse, constituent quelques exemples du large engagement social et politique du RFP. L’histoire de ces soixante années de combat est ici recontistuée après un processus de réappropriation de son passé par les Femmes pour la Paix, accompagnées dans cette démarche par deux historiennes de l’Université des Femmes et par un comité d’accompagnement. Pendant plus d’un an, d’abondantes archives ont été scrutées, des témoins et des militantes ont été interviewés, de multiples échanges et rencontres ont eu lieu. Confronter des souvenirs personnels au regard systématique et objectivant de la recherche historique est une expérience parfois difficile, mais enrichissante. Il en sort aujourd’hui cet ouvrage à mi-chemin entre travail historique et travail de commémoration, issu d’un dialogue entre historien-nes et militantes de terrain, ce qui fait toute son originalité et sa spécificité. Nous espérons ainsi ajouter une nouvelle pierre à l’édification de la mémoire collective des femmes de Belgique, et non des moindres.

Table des matières

PRÉFACE

I DES ASSOCIATIONS FÉMININES CONTRE LA GUERRE ET LE FASCISME (Début XXe siècle à 1949)
● Premières initiatives pacifistes féminines belges et internationales à la fin du XIXe siècle
● Émergence d’associations féminines pacifistes en lien avec la Grande Guerre
● Mobilisation des femmes face aux menaces du fascisme
● Sous l’Occupation allemande
● L’Union des Femmes, entre l’image de «la figure maternelle et le langage du cœur» (1944-1947)
● Le Rassemblement des Femmes pour la Paix et le Bien-Etre, les années fondatrices (1948-1949)

II LE RASSEMBLEMENT DES FEMMES POUR LA PAIX:
Les premières années (1949-début 1960)
● Buts et moyens d’action
● Le RFP, une organisation pour et avec les femmes
● Se mobiliser pour défendre la paix
● L’amélioration des conditions de vie des femmes
● Des réformes pour l’égalité entre les sexes
● Défense de la maternité et protection de l’enfance

III RASSEMBLEMENT DES FEMMES POUR LA PAIX:
Solidarité envers les femmes d’ici et d’ailleurs (1966-1991)
● Evolution de l’organisation du mouvement
● Le RFP et la deuxième vague féministe
● 1975: l’Année internationale de la Femme
● L’engagement pacifiste: actions liées à l’actualité internationale
● La crise des euromissiles
● Le Congrès mondial des Femmes à Moscou
● La chute du mur de Berlin et ses conséquences

IV FEMMES POUR LA PAIX:
Ouverture et travail en réseau – 1991 à nos jours
● Evolution du RFP et son organisation
● Nouvelles affiliations de femmes de milieu chrétien
● Le travail en réseau s’amplifie
● Des préoccupations permanentes
● Les actions de solidarité en lien avec l’actualité internationale

POSTFACE: 60 ans, et après?

http://www.universitedesfemmes.be/041_publications-feministes.php?idpub=100

 

 

 

 

One thought on “D’où venons-nous

  1. Je voudrais signaler qu´en France il y en une philosophe qui a écris des livres au sujet des femmes et leur libération…et beaucoup plus …comme l´Égalité de droits de la femme….
    Je vous prie de me répondre si je peux participer de votre site en envoyant mes articles …car je dois commencer un projet de Défense de la Femme Brésilienne qui souffrent, à chaque 2 minutes de brutalités…et de morts …
    Merci et saluts :
    dr.Georges Mikhael Raad
    São Paulo – Brésil
    Obs. : je suis à votre disposition pour n´importe quelle information qui vous interessse.

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