Campagne « F16 hors de Libye »

L’intervention en Libye, à laquelle participe la Belgique, a déjà causé plus de 30 000 morts. L’asbl Femmes pour la paix soutient la campagne F16 hors de la Libye lancée par Intal et appelle toutes les femmes à signer la pétition en ligne ou envoyer la lettre suivante aux Ministres et Parlementaires.

Nous voulons remettre 4500 signatures aux membres du Parlement le jeudi 29 septembre 2011. Chaque parlementaire recevra 30 signatures.

« La Belgique est en guerre en Libye et vous êtes responsables!

Chers Ministres De Crem, Vanackere, Chers Parlementaires,

Nous exigeons que la participation belge à l’attaque de l’Otan en Libye cesse immédiatement. Les F-16 belges doivent rentrer tout de suite.

  • La guerre en Libye a été présentée comme une guerre pour sauver des civils et pour la démocratie. Les motivations réelles sont en fait de pouvoir s’approprier les richesses de la Libye et de protéger les intérêts géo-stratégiques de l’Occident. C’est ce que nous apprennent les guerres en Irak et en Afghanistan.
  • Les civils tués en Libye et les centaines de milliers de réfugiés démontrent que les F-16 belges qui participent à l’offensive de l’Otan ne sauvent pas des civils mais au contraire font plus de victimes.
  • En ces temps de grande crise économique et politique, la Belgique arrive à décider en 1 journée de partir en guerre. Entamer une guerre ne constitue pourtant pas une « affaire courante ».
  • La guerre contre la Libye coûte chaque mois 5 000 000€ à la Belgique. Ceci correspond à un salaire mensuel brut de plus de 2000 enseignants ou infirmiers débutants.
  • Les problèmes en Libye doivent être résolus par les Libyens et ceci sans ingérence indésirée.

Nous exigeons que la participation belge à l’attaque de l’Otan en Libye cesse immédiatement. Les F-16 belges doivent rentrer immédiatement. »

Signer la pétition en ligne: http://www.intal.be/fr/node/10142

Au suivant?… Honte sur nous!

La guerre contre la Libye, avec son cortège d’horreurs perpétrées contre les civils, vient à peine de se terminer.

Une guerre illégale, à laquelle l’armée belge a activement participé.

 On sait déjà que son bilan est lourd en termes humains. Sans parler du lynchage abject du dirigeant libyen, autrefois porte-parole du tiers-mondisme, et de son exposition comme trophée, méthode digne seulement des sociétés les plus primitives, cette guerre est marquée notamment par nos bombardements contre des populations civiles et par les atrocités par lesquelles nos fameux « alliés » se sont distingués. Les « insurgés », dûment armés par l’Occident depuis le début, se sont livrés, selon le rapport implacable d’« Amnesty »,  à toutes les tortures possibles et imaginables sur leurs prisonniers, souvent pris au hasard dans les rues ou arrêtés sans mandat, sur simple présomption que les noirs, par exemple, devaient soutenir Khaddafi…

Le prétexte de la guerre livrée contre la Libye était, comme toujours, « humanitaire », mais on sait aujourd’hui que les seules sources prises en compte pour affirmer que Khaddafi avait fait 6000 morts parmi les manifestants hostiles à son pouvoir, étaient téléguidées par ce qui deviendra rapidement le Gouvernement provisoire , soutenu par l’Occident.

Par ailleurs, ce qui est certain c’est que la production de l’excellent pétrole libyen qui était opérée par une compagnie nationale libyenne, a été reprise dès septembre par la compagnie française Total, ce qui explique sans doute en partie l’enthousiasme du gouvernement français à opérer ce changement de régime. Enfin, les femmes ne peuvent se réjouir de ce changement, qui fait passer la Libye d’un système, certes très critiquable mais laïque, à un gouvernement qui a décidé d’emblée de leur appliquer la loi de la charia.

Ce n’est pas la première fois que nous assistons à pareil scénario : les guerres contre l’Afghanistan ou l’Irak avaient les mêmes mobiles, les mêmes prétextes et sont malheureusement arrivées aux mêmes résultats.
Cependant, lors des conflits précédents, le mouvement anti-guerre était mobilisé. Des millions de personnes à travers le monde ont tenté par leurs manifestations massives d’influencer leurs gouvernements et d’empêcher qu’ils ne lancent ces guerres.

Aujourd’hui les rares réactions (et FPP a participé à l’une d’elles à Bruxelles) n’ont attiré que très peu de monde. Les citoyens semblent efficacement anesthésiés par la propagande qui, comme toujours, présente les pacifistes comme des agents de l’ennemi et semblent profondément persuadés que manifester ne sert plus à rien puisque nos gouvernements ont tout de même participé aux guerres précédentes beien que désavouées par leur opinion publique .

Alors qu’une nouvelle guerre se prépare à coups de propagande, cette fois contre la Syrie, resterons-nous encore terrés à gober les bobards qu’on nous aura inventés ? N’irons-nous pas au moins interpeller nos élus qui ont voté unanimement pour la participation belge à la guerre contre la Libye ?

 Honte à nous, alors !

 Anne Morelli, décembre 2011.

« Femmes pour la paix » et pas « Femmes pour la guerre »

Notre association s’intitule « Femmes pour la paix ». Ce nom implique obligatoirement qu’on réfléchisse avec esprit critique lorsque notre pays s’engage dans une guerre, même si celle-ci ne dit pas son nom mais se mue en « opération ».

Alors que notre gouvernement est en « affaires courantes » et est de ce fait incapable de décider quoi que ce soit dans des questions aussi vitales pour la planète que BHV, Linkebeek ou la nomination d’un conservateur dans un musée fédéral (!), il n’y a eu aucun état d’âme à se lancer dans la guerre en Lybie.

Le ministre de la Guerre (pardon, de la « Défense ») De Crem s’y est lancé ) – et avec lui nos armes et nos soldats – avec une détermination rare. La presse a titré qu’il était « plus motivé que les Américains ». Le parlement belge n’a pas émis à son encontre la moindre réserve. Nous voici donc – une fois de plus- partis à la guerre. Mais pourquoi finalement?

Bien sûr comme lors de chaque guerre, on nous a bien expliqué que ce sont nos adversaires qui ont commencé mais ici franchement on ne voit pas en quoi les Lybiens  – tout antipathique que soit leur régime – menaçaient en quoi que ce soit la Belgique.

Comme lors de la guerre contre la Yougoslavie ou l’Irak, on nous a aussi bien enfoncé dans la tête qu’on ne faisait pas la guerre contre les peuples mais bien contre leur tyran fou (Milosevic, Sadam Hussein ou Khaddafi selon les cas). Mais, curieusement, Khaddafi fut reçu naguère en grande pompe à Bruxelles par Verhoofstadt et on nous le présentait alors comme un interlocuteur valable, seul capable de maintenir les immigrants de l’autre côté de la Méditerranée et (accessoirement!) de nous fournir en bon pétrole.

De ce campeur original, plantant sa tente dans les jardins de Sarkozy ou de Berlusconi, il n’est plus question puisqu’il a fait place au monstre par excellence.

Comme d’habitude on tente de nous faire croire qu’il s’agit d’une « agression humanitaire ». Nous allons sauver de « pauvres » insurgés comme autrefois nous sommes venus au secours des talibans en Afghanistan, de l’UCK au Kosovo ou des adversaires de Saddam.

Mais quelle assurance pouvons-nous avoir que ces « insurgés » (dont les chefs sont d’anciens proches de Khaddafi!) soient davantage que les talibans ou l’UCK, des parangons de la démocratie? Par ailleurs la « démocratie » que nos bombes doivent leur apporter est aussi véhiculée par des alliés aussi peu rassurants que le Qatar ou les Emirats arabes.

Quant aux « atrocités » rapportées comme caractéristiques des troupes de Khaddafi, ne nous faisons pas d’illusion, elles sont certainement bien partagées entre les différents belligérants et l’évêque de Tripoli dénonçait récemment les victimes civiles de NOS bombardements.

Ne nous laissons donc pas influencer par la propagande ambiante. Dans beaucoup de pays participant à l’agression « humanitaire » contre la Lybie, la population a manifesté son opposition à la guerre. Nous espérons qu’un tel mouvement se développe rapidement en Belgique.

Ce sont les Lybiens et pas les puissances occidentales qui doivent décider de leur sort.

Malgré l’unanimité des politiques à soutenir cette guerre nous sommes « Femmes pour la paix » et pas « Femmes pour la guerre ».

Anne Morelli, janvier-mars 2011.

ps: « Femmes d’aujourd’hui » du 7 avril 2011 publie un sondage réalisé sur 1542 lectrices. 56% d’entre elles ne sont PAS d’accord avec la participation belge aux raids sur la Lybie…