Femmes pour la Paix mise à l’honneur au Sénat

Femmes pour la Paix mise à l'honneur - Anne Morelli

Femmes pour la Paix mise à l'honneur - Anne Morelli

Le 11 décembre 2012, Anne-Morelli, présidente de Femmes pour la Paix, a reçu pour son engagement le titre de « Femme de Paix » lors d’une cérémonie qui s’est déroulée au Sénat en présence de la Reine Paola.

La cérémonie s'est déroulée au Sénat en présence de la Reine Paola

La cérémonie s'est déroulée au Sénat en présence de la Reine Paola

En 2011, deux membres de Femmes pour la Paix (Francine Lyna et Elvire Thomas) avaient déjà été couronnées de cet hommage.

La force des femmes, une force pour la paix

La force des femmes, une force pour la paix

Non au retour des aiguilles à tricoter

Non au retour des aiguilles à tricoter

Des intégristes catholiques prétendent protester  vendredi à 17h30 devant le Planning Aimer Jeunes, 28 rue Saint-Jean Néconumène 1000 Bruxelles contre les crimes d’avortements.

Un peu partout en Europe ils tentent de remettre en cause les lois dépénalisant l’avortement. La dépénalisation de l’avortement n’encourage pas celui-ci mais n’ajoute pas des conditions hygiéniques déplorables et des risques d’emprisonnement à une décision déjà pénible.

« Femmes pour la paix » a été depuis des décennies à l’avant-garde de ce combat pour le dépénalisation de l’avortement, notamment  aux côtés du Dr Peers.

Nous protestons contre l’idée qu’on puisse remettre en cause cet acquis des femmes et les renvoyer  aux avortements clandestins, pratiqués hors du milieu hospitalier et parfois avec les méthodes les plus barbares.

Nous ne voulons pas de retour aux aiguilles à tricoter, aux infections, aux matrices perforées.

Nous nous étonnons en outre que ces catholiques; si soucieux de la vie des embryons, ne se soient pas retrouvés à nos côtés lorsque nous manifestions contre les bombardements de la Libye qui ont fait tant de morts civils.

Pour « Femmes pour la paix »,

Anne Morelli, Présidente.

 Ici, un article paru dans Le Soir.

Le Soir

Manifestation anti-ivg devant un planning

Société « Pro-life » avait mobilisé… dix militants

L’ASBL Génération pour la vie a été autorisée à manifester pour « commémorer les victimes des IVG de 2011 », vendredi à 17 h 30, devant le planning Aimer Jeunes, rue Népomucène, à Bruxelles. Pancartes de fœtus déchirées et giboulée de tomates : l’accueil réservé par une centaine de contre-manifestants à la dizaine de manifestants « pro-life » a été salé !

Le centre avait fermé ses portes à 16 heures pour soustraire les femmes qui viennent avorter à de prévisibles intimidations et culpabilisations. « Nous avons envoyé un courrier resté lettre morte au bourgmestre de Bruxelles pour qu’il retire cette autorisation à manifester, déplore Cédric Pé, administrateur du Gacehpa (Groupe d’action des centres extra-hospitaliers pratiquant des avortements). C’est une première en Belgique francophone mais nos homologues flamandconnaissent déjà ce type de regroupements devant leurs centres d’avortement. »

Des pratiques répandues aux Etats-Unis, mais aussi en France jusqu’à ce que, en 1993, une loi qualifie de délit d’entrave à l’IVG ces types de manifestations proactives devant les institutions pratiquant l’avortement. « En faisant pression, explique Samia, de l’association Femmes pour la Paix, nous avons obtenu quelques mesures particulières comme l’imposition d’une distance de 50 mètres entre les manifestants et le centre. Mais il faut aller plus loin et interdire ces regroupements qui ont conduit à fermer des centres dans d’autres pays. »

Les anti-IVG gagnent en puissance. En mars, ils étaient 3.000 à défiler à Bruxelles, Mgr Léonard en tête. Depuis des mois, l’ASBL Génération pour la vie distribue des tracts, rue Neuve, tous les samedis.

Côté revendications, les jeunes « pro-life » interrogés ont été pusillanimes : « Oui, la plupart de nos membres sont chrétiens mais nous ne sommes pas une association religieuse. Nous militons pour la vie. » Tout en avouant qu’il préférerait que l’avortement soit interdit, Sébastien assure que « non, il ne milite pas pour l’interdiction de l’IVG mais pour ouvrir un dialogue : faire’ remarquer qu’il est banalisé et presque considéré comme une simple contraception, parler des alternatives comme l’adoption. » Enfin, il estime que « Il faut d’abord comprendre que le fœtus est un être en soi. Le pas suivant est de faire admettre que ce n’est pas à la femme de décider de son sort. »

Pour Julia, porte-parole de la plateforme pour le droit à l’avortement lancée cette semaine, « c’est un discours dangereux qui dépossède la femme de ses droits sur son corps. Aux Etats-Unis, cette logique mène à faire des procès à des mères qu’on estime responsables de leurs fausses couches. »

Ophélie Delarouzée, Le Soir, édition du samedi 17 décembre 2011.

Ici, le communiqué de « Femmes pour la paix ».

Etudes sur la santé en Palestine

The Lancet, journal scientifique médical britannique, a publié une série d’études décrivant les effets de l’occupation sur la santé publique en Palestine. Une de ces études souligne notamment les inquiétudes et le stress des femmes palestiniennes mais surtout les innombrables accouchements de femmes devant les check-point ou au bord de la route à cause des restrictions à la circulation de la population pour « raisons de sécurité ». De nombreuses femmes devant les check-point (10% entre 2000-2007) sur le point d’accoucher sont empêchées par l’armée israélienne de se rendre à l’hopital et on note ainsi, une hausse des naissances à domicile. Cette situation est alarmante pour la santé des femmes dont beaucoup meurent en accouchant tout comme leur bébé et s’il survit, devra vivre avec de nombreux handicaps faute d’aides médicales à la naissance.

Interview d’Anne Morelli

Mouvement pacifiste recherche militantes !

 « FEMMES POUR LA PAIX » EST UN MOUVEMENT NÉ EN 1949 MAIS EN PLEINE RECONSTRUCTION. LES MILITANTES DES PREMIERS JOURS SONT QUASI TOUTES DÉCÉDÉES. AUJOURD’HUI, UN PETIT NOYAU REPREND LE FLAMBEAU ET TENTE DE FAIRE REVIVRE L’UN DES PREMIERS BASTIONS DU PACIFISME FÉMINISTE EN BELGIQUE. LE MOUVEMENT DES « FEMMES POUR LA PAIX » EST UNE PETITE ORGANISATION MAIS ELLE A SU RÉSISTER AUX RAVAGES DES LUTTES ET DU TEMPS. MULTICULTURELLE, ELLE CHERCHE À SE MAINTENIR, S’AGRANDIR AFIN DE POURSUIVRE LE COMBAT QUE LES PREMIÈRES MILITANTES ONT PORTÉ DEPUIS PLUS DE 50 ANS.

PROPOS RECUEILLIS PAR JOËLLE SAMBI NZEBA

 1. Qui sont à l’origine les « Femmes pour la Paix » ?

Après la 2e guerre mondiale, le monde était divisé en deux, miné par la Guerre froide. FPP a été créé par d’anciennes résistantes et des femmes refusant cette division et refusant d’être entraînées dans les tensions entre le bloc de l’Est et celui de l’Ouest. Malgré le nombre important de militantes communistes qui y étaient présentes, le « Rassemblement des Femmes pour la paix », comme le mouvement s’appelait alors, se présenta toujours comme un mouvement féminin politiquement neutre.

 Cependant, son action ne s’est pas limitée à l’actualité internationale : les droits des femmes, l’accouchement sans douleur, la grève des «femmes-machines» de la Fabrique Nationale de Herstal, la lutte pour le droit au travail des femmes mariées, le soutien au long combat pour la dépénalisation de l’interruption de grossesse, sont autant d’axes importants de son programme.

 2. Tant d’années après, est-ce que ce mouvement a toujours un sens ?

Je peux vous répondre par deux questions. La paix est-elle effective partout dans le monde ? Devons-nous accepter d’ intervenir partout dans le monde pour défendre les intérêts occidentaux ?

Notre rôle à nous c’est d’être des femmes pour la paix et non des femmes pour la guerre. Ne doit-on pas lutter contre l’envahissement des médias par la propagande de guerre  ? Il y a quelques mois encore Kadhafi était présenté dans les médias comme un personnage sympathique qui plantait sa tente dans les jardins de l’Elysée ! et aujourd’hui il est le diable contre lequel tout est permis, y compris aux dépens des civils libyens.

 Le diable c’est toujours l’autre : Saddam Hussein, Milosevic, Ben Laden…. On se laisse entraîner à courir toutes les guerres ! Le plus stupéfiant c’est qu’il y a même des femmes progressistes qui trouvent des excuses «…Cette fois-ci c’est vraiment justifié vous savez ». Jusqu’à ce qu’elles comprennent qu’on les a bernées par des mensonges : l’UCK qu’on a appuyée en Yougoslavie n’était pas fréquentable, Saddam n’avait pas d’armes de destruction massive…Et on apprendra sans doute demain que les « civils » libyens qu’on appuie n’ont rien de « civils ».

 3. Les femmes sont-elles plus pacifistes que les hommes ?

Non, pas du tout. Il faut évacuer ce préjugé qui voudrait que les femmes seraient naturellement plus pacifiques que les hommes parce qu’elles donnent la vie. Il y a des femmes qui prennent les armes, qui intègrent l’armée, qui sont tortionnaires. Qui le matin bercent leur enfant, le portent à la crèche et l’après-midi sont prêtes à tuer parce qu’on le leur a ordonné. Etre pacifiste, ce n’est pas une question de sexe, c’est privilégier d’autres solutions que la guerre.

 4. Mais vous dites quand même que comparées aux hommes, les femmes sont différemment concernées par les conflits armés…

 Notre rôle de pacifistes c’est avant tout d’apporter une réflexion, de démonter les arguments mensongers en faveur des guerres et de freiner les élans belliqueux. Mais je crois effectivement que les femmes doivent se faire entendre spécifiquement sur la question de la guerre ou de la paix. Il y a bien sûr des femmes combattantes, des femmes résistantes, et elles ne partent pas au combat armées de fleurs ! Mais depuis la nuit des temps, dans la plupart des conflits armés, les femmes sont victimes de guerres auxquelles elles n’ont pas participé et qu’elles n’ont pas voulues.  Un certain nombre de femmes qui ne s’intéressent pas nécessairement à la politique ou aux questions socio-économiques sont touchées par cette situation spécifique des femmes. C’est souvent extrêmement concret : les guerres détruisent inévitablement des foyers, mettent en péril et tuent de milliers de femmes et d’enfants qui sont les premières victimes civiles toutes désignées.

A travers ce prisme, beaucoup de femmes, d’origines culturelles diverses, peuvent s’intéresser aux conflits, à leurs causes, à leurs modalités et aux possibilités de les empêcher.

 5. Comment se porte le mouvement aujourd’hui ?

 « Femmes pour la Paix » est un mouvement  en pleine reconstruction. Les militantes des premiers jours nous ont quasi toutes quittées. Aujourd’hui, c’est un petit noyau qui reprend le flambeau et tente de faire revivre l’un des premiers bastions du pacifisme féministe. Nous avons, au-delà de notre petit bulletin de liaison, des projets plus vastes et notamment une grande journée de réflexion sur le thème « Les femmes sont-elles naturellemnt plus pacifiques que les hommes ? », qui réunira des intervenants de très diverses disciplines. Aujourd’hui, les « Femmes pour la Paix » se veulent aussi clairement représentatives de la Belgique multiculturelle. Mais nous avons besoin de forces vives, de femmes prêtes à s’engager contre les guerres et leurs inévitables concerts d’horreurs.

Campagne « F16 hors de Libye »

L’intervention en Libye, à laquelle participe la Belgique, a déjà causé plus de 30 000 morts. L’asbl Femmes pour la paix soutient la campagne F16 hors de la Libye lancée par Intal et appelle toutes les femmes à signer la pétition en ligne ou envoyer la lettre suivante aux Ministres et Parlementaires.

Nous voulons remettre 4500 signatures aux membres du Parlement le jeudi 29 septembre 2011. Chaque parlementaire recevra 30 signatures.

« La Belgique est en guerre en Libye et vous êtes responsables!

Chers Ministres De Crem, Vanackere, Chers Parlementaires,

Nous exigeons que la participation belge à l’attaque de l’Otan en Libye cesse immédiatement. Les F-16 belges doivent rentrer tout de suite.

  • La guerre en Libye a été présentée comme une guerre pour sauver des civils et pour la démocratie. Les motivations réelles sont en fait de pouvoir s’approprier les richesses de la Libye et de protéger les intérêts géo-stratégiques de l’Occident. C’est ce que nous apprennent les guerres en Irak et en Afghanistan.
  • Les civils tués en Libye et les centaines de milliers de réfugiés démontrent que les F-16 belges qui participent à l’offensive de l’Otan ne sauvent pas des civils mais au contraire font plus de victimes.
  • En ces temps de grande crise économique et politique, la Belgique arrive à décider en 1 journée de partir en guerre. Entamer une guerre ne constitue pourtant pas une « affaire courante ».
  • La guerre contre la Libye coûte chaque mois 5 000 000€ à la Belgique. Ceci correspond à un salaire mensuel brut de plus de 2000 enseignants ou infirmiers débutants.
  • Les problèmes en Libye doivent être résolus par les Libyens et ceci sans ingérence indésirée.

Nous exigeons que la participation belge à l’attaque de l’Otan en Libye cesse immédiatement. Les F-16 belges doivent rentrer immédiatement. »

Signer la pétition en ligne: http://www.intal.be/fr/node/10142